Le Cantal et le Pays d’Aurillac sont des territoires de langue et de culture occitanes millénaire avec un ensemble de caractéristiques originales : abbaye d’importance européenne, personnage emblématique du Comte Géraud, formation du grand savant Gerbert, inscription sur un chemin de St Jacques (chant des pèlerins), nombreux troubadours et écrivains dans la période moderne, systèmes agropastoraux originaux (culture vivrière castanéicole, montagnes d’estive et fabrication de fourmes Cantal), persistance d’une pratique linguistique de masse jusqu’à la seconde guerre mondiale, etc.
Au 19ème siècle, un mouvement renaissantiste lègue une littérature, des airs et chansons très populaires.
La population cantalienne en est encore fortement imprégnée comme l’atteste l’enquête IFOP de 2006 et légitime le soutien public à cette culture (75% des sondés favorables à une action publique pour la transmission de cette langue).
Mais la forte chute de la transmission familiale depuis le milieu du XXème siècle menace la vitalité de cette langue et de cette culture.
Un renouveau associatif et de société se fait jour avec l’émergence croissante d’associations, de groupements, d’initiatives, d’évènements populaires (Rapatonadas, Carnaval de la palha, Fièira de la castanha), d’entreprises qui utilisent le marqueur occitan (Auvergnat cola, Brasserie occitane, Pelou, La Mangoune, etc.). Médias et radios locales lui offrent de petites fenêtres.
Des initiatives d’associations bénéficient d’un accompagnement par les collectivités territoriales.
Comme toute politique publique, (éducative, environnementale, sanitaire) la politique linguistique ne peut être que volontariste et s’accompagner d’un dispositif opérationnel (aménagement linguistique) en l’absence duquel aucune langue et aucune culture ne survivrait.